Dans le Plan Biodiversité présenté le 4 juillet 2018, le gouvernement a fixé un objectif de « zéro artificialisation nette » des sols.

Un objectif ambitieux que le rapport de France Stratégie « objectif Zero artificialisation nette ; quels leviers pour protéger les sols ?» estime atteignable, à condition notamment de modifier les règles d’urbanisme et de densifier l’habitat. Il devient également urgent de freiner l’artificialisation des terres et d’en renaturer certaines lorsque c’est possible.

Au regard de cette ambition, la requalification de friches devient un enjeu encore plus prégnant. Pour les friches hors marché la renaturation est à considérer en rapport avec les services rendus : désartificialisation, désimperméabilisation, nouveaux espaces de biodiversité….

Les friches, notamment les plus anciennes, peuvent d’ailleurs être perçues comme des espaces de biodiversité où l’on pourrait laisser la nature reprendre ses droits. Mais, sur ces sites, la plupart du temps, les sols ont été modifiés, déstructurés ou compactés – dalles et béton sont des milieux quasi-stériles – affaiblis en éléments minéraux ou présentant des polluants perturbateurs. La situation naturelle en est déséquilibrée. Seules parviennent à vivre certaines espèces animales et végétales pionnières, souvent rares ou peu courantes. La présence de sols perturbés favorise l’installation d’espèces invasives.

La renaturation doit être appréhendée comme une démarche volontaire, un processus accompagné, qui a pour objectif d’assurer une reconquête du site par la biodiversité :

  • Sélectionner des espèces adaptées au milieu, promouvoir la diversité locale, lutter contre les espèces invasives…
  • Réhabiliter et restaurer les écosystèmes ; désimperméabiliser et refonctionnaliser les sols, en lien avec le contexte naturel local
  • Favoriser les processus de restauration spontanée ; créer les conditions de développement favorables puis laisser faire

Il ne s’agit pas seulement recréer un espace vert, d’amener de la terre végétale pour replanter un site, en gérant les problématiques sanitaires. Renaturer des terres artificialisées est un processus complexe et coûteux. Mais, la renaturation vise de forts impacts environnementaux et écosystémiques dont valeur à démonter dans le contexte actuel et qui doit être considéré par le porteurs de projets.

Pour aller plus loin, consultez la fiche « Renaturation » réalisée dans le cadre de la démarche « usages alternatifs » d’IDfriches. 

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